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    Le chroniqueur Lambda.

     

    La marche verte….

    Entre hier et aujourd’hui…

    Par: Jaafar Hanafi.

     

     

    Je me rappelle comme hier du jour ou on a pris un autocar d’Asilah à Rabat pour s’inscrire à la faculté de médecine. Studieux et rigoureux qu’il est, mon ami Ahmed s’est adonné avec amour à ses études qu’il chérissait déjà, son talent d’aujourd’hui le prouve. Moi, j’étais partagé entre beaucoup de politique et un peu de ravi Shankar, Pink Floyd, Nas El Ghiwane et Jil Jilala entre autres.  Mes études étaient presque laissées pour compte.

    C’était une année mouvementé. L’année de la marche verte, de l’assassinat d’Omar Benjelloun, de la machine infernale qui s’est abattu sur Ila Al Amam… J’ai vu des amis du lycée écoper de 10, 15 ou 20 ans de prisons. J’étais membre du bureau d’Achabiba Alittihadia à Asilah, L’USFP était épargné mais constituait cette force qui lui valait méfiance avec respect. Les débats d’une qualité inouïe faisaient rage. La guerre froide planait sur les débats. Le modernisme n’était point à l’ordre du jouir. Le Wahhabisme était encore chez lui, les paraboles encore en berne et ceux qui s’acharnent aujourd’hui à partir en Syrie n’étaient pas encore nés.

    Une année plus tard, je me suis retrouvé dans une cellule de militants dans la ville de Toulouse. A l’intérieur du parti le débat faisait aussi rage : l’UFSFP doit-il ou non participer aux élections? Des réunions interminables ou chacun faisant état de ses convictions puisant dans l’histoire du Maroc, le matérialisme dialectique, l’impérialisme Américain… Des convictions fondées et jamais aléatoires…

    Au dehors le débat faisait rage ou plus. L’UNEM était scindée en deux. L’UNEM et l’UNEM-CSP (comité de section provisoire). L’échiquier politique était dominé par l’USFP et le PPS d’un coté, Ila Al Amam et le 23 Mars de l’autre. Les débats n’épargnait ni notre école, ni les amphis encore plus les cafeterias. Qui avec une blonde dans la main, qui avec une brune, chacun scandait à gorge déployée ses convictions. Les débats étaient d’une qualité à faire rougir de honte les politiques actuels dans notre pays. Le grand point de discordance le Sahara marocain.

    La révolution iranienne s’immisçait petit à petit dans les débats, pour s’accaparer les esprits les plus fragiles, avec des slogans qui faisaient presque l’unanimité à l’époque : Vaincre le grand Stan. Sitôt fabriquée dans le laboratoire de Neaufle le château, la révolution fut envoyée en colis recommandé avec accusé de réception à Téhéran. L’art de fabriquer des ennemis sur mesure. Les Américains n’ont pas échappé à la règle. Ils ont usiné Taliban, d’où sont sortis Al Qaeda et après Daech…

    A l’USFP on bataillait pour faire valoir nos convictions et toutes les occasions étaient bonnes. Je me rappelle comme hier des Dimanches pluvieux et glacials où on vendait le journal Al Mouharir à la place Saint Sernin. On ne laissait échapper aucune occasion pour ouvrir un débat, séduire avec nos idées, le rapport idéologique à l’appui. Faire adhérer des ouvriers, étudiants ou autres au parti était un impératif.

    Aujourd’hui…

    L‘USFP est au bas de la falaise….

    Ceux dont la tête penchait légèrement du côté Algérie, occupent désormais des postes, défendent la marocanité de notre Sahara…

    Le Polisario vit ses derniers jours… Sur une chaise roulante…

    Notre pays n’a pas connu de printemps…, tout simplement parce qu’il avait une grande longueur d’avance sur les autres pays… Et un grand cumul d’expériences… Et puis le fameux discours royal qui a remit les pendules à l’heure…

    Cette année, le Roi du Maroc commémorera 40ème anniversaire de la Marche verte à Laayoune.

    Un très grand message…

    Très bonne fête à tous…


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