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Charrana
Mercredi 9 Mars. Une petite sortie est prévue dans le cadre du travail administratif. Dans pareille occasion, difficile de se priver d’apprécier les petites merveilles de notre province. Encore plus quand il s’agit du cap des trois fourches.
Entre Mariouari et Taourirt, la petite forêt jonchée d’eucalyptus et de sapins, déferle une couleur verdâtre chargée de vie et de fraîcheur. La sinuosité de la route qui traverse la petite forêt a juste ce qu’il faut pour le passage d’une seule voiture. Juste ce qu’il faut aussi pour qu’une autre voiture vous somme le rétroviseur avant de prendre la fuite. C’est un petit incident comme beaucoup d’autres.
Après Taourirt, la sinuosité s’accentue au profit de panoramas inégalés. En effet et du haut des montagnes, le grand bleu azur s’accapare a lui seul une bonne partie du merveilleux paysage. Sur le rivage, les petites vagues viennent déverser leurs écumes banches neige sur un sable doré ou, caresser les pentes abruptes du massif rifain qui plongent paisiblement dans l’eau cristalline de la méditerranée. Ceci est notre province.
Un peu plus loin, un petit arrêt sur l’esplanade du phare permet d’apprécier encore plus ce paysage de féerie dont rares sont les contrées qui peuvent l’offrir.
Encore plus loin, le Douar Kahf Dounia siège majestueusement sur un site ou plusieurs couleurs se croisent dont le bleu azur, le vert pistache et le jaune doré. De part cers couleurs, Kahf dounia a ce privilège que de nous rappeler les splendeurs de notre pays : la mer, la montagne et le désert.
Au retour de Kahf Dounia, Le Mokadem du village intercepte la voiture de service pour demander qui comment et pourquoi l’objet de la visite. Encore un petit incident. Toutefois, les petites merveilles de Tibouda s’accaparent toute l’attention : les petites barques accostées sur le rivage, les petites maisons de campagne adossées au massif et pieds presque dans l’eau, une petite vie paisible et bien ancrée dans ce merveilleux paysage… Ceci est notre province. Le Mokaddem n’a eu aucune information et la prochaine étape est Tcharrana.
Tcharrana semble dire « notre Douar » (Dchar Ennegh). Pour y arriver, une piste sinueuse mais bien carrossable offre une vue sur la côte, interceptée par les belles plages de Sidi Massoud, Sidi Lahcen, Sidi Driss et autres jusqu’au cap Kilates. En cette belle journée ensoleillée et au fond du paysage, aucune ligne d’horizon si ce n’est la mer qui continue son bleu azur vers le ciel. Au bas du massif, Tcharrana semble hiberner dans l’attente des estivants qui viendraient saccager se qui reste d’une beauté à donner le vertige. La petite plage est déjà envahie par de petites cabanes, une tentative de construction… Si rien n’est fait, Tcharrana risque de succomber aux affres du béton…
Notre province a cette magnifique opportunité que de sauver ce qui reste à sauver. Notre côte est encore vierge. Encore faudra –t- il agir et à temps.
Avant de rebrousser chemin, encore un petit incident. Deux agents des forces auxiliaires nous demandent qui comment et pourquoi l’objet de la visite. Aucune réponse, parce que les petites merveilles de Tcharrana s’accaparent toute l’attention : les petites vagues viennent déverser…
Ceci est notre province.