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    Boudinar  

      

    Au Nord du Maroc et à l’Ouest de la province de Nador, une petite commune s’évertue pour se frayer son bonhomme de chemin dans le développement. D’immenses ressources, si elles sont mises à profit, donneraient une bonne impulsion au développement de la commune. Ces mêmes ressources mal usitées, mettraient en péril un développement durable.  

    Boudinar est une commune créée suite au découpage communal du royaume en 1958.  La commune dispose de grandes ressources qui constituent des outils privilégiés pour un développement durable. Aussi, certains projets en cours de réalisation, comme la rocade méditerranéenne, donnerait une grande impulsion au développement local, mais risque fort bien d’apporter une atteinte à l’environnement, et notamment au littoral méditerranéen. 

    70% de la superficie totale de la commune de Boudinar est couverte par la montagne. C’est ainsi que le plateau de Boudinar prends forme d’un triangle ouvert au Nord sur la Méditerranée, adossé au sud au massif de Bni Touzine, à l’est celui de Bni Said et à l’ouest celui de Trougout. 

    Les hauteurs dans les dits massifs dépassent 1100 m à Trougout, 1000 m à Bni Touzine et 990 m à Bni Said. Les massif montagneux entourant de presque tous les cotés la commune de Boudinar constituent une grande richesse quant à promouvoir des activités afférentes au tourisme durable. 

    Les différentes pistes qui sillonnent les différentes montagnes de la commune sont interceptés par certains sites de grand intérêt encore faudra –t-il les valoriser.  

    Dans le Douar Ighachamene, une construction souterraine faisant office de prison et d’abri en même temps constitue un témoignage précieux des grands événements qu’a connu la région au début du siècle. Le combattant Abdelkerim aurait utilisé cet abri durant un mois d’après des témoignages de certains habitants de la région.  

    Sur plus de 6 Km, la plage de Sidi Driss constitue l’un des points forts de la commune de Boudinar. Longée de bout en bout par la future rocade méditerranéenne, elle sera sans nul doute l’une des plus convoitées par les estivants des  provinces de Nador et d’Al Hoceima. 

    Entre le rivage et la rocade, une petite agriculture ajoute une plue value au paysage inégalé offert par ce site. Aucune construction pour le moment sauf un petit café à proximité du Douar d’Ait Tayar offrant un service minimum pour les rares visiteurs en été.  

    Le Douar Ait Tayar surplombe la plage à l’extrême Est de celle ci, abrite une population dont l’activité principale est la pêche artisanale et l’agriculture. Le douar de Ait Tayar offre une autre richesse, celle que d’abriter dans son voisinage immédiat un site archéologique contenant des vestiges phéniciens. 

    A mi chemin entre les deux extrémités de la plage, de petites constructions souples, éparpillées ci et là, font office d’abris pour les petites embarcations de la pêche artisanale.    

    Autre petite merveille de la commune de Boudinar, la plage de Sidi Abderrazak. Elle longe concomitamment une partie de la commune de Boudinar et un autre de Oulad Amghar sur plus de 4 Km. 

    Là aussi, l’agriculture côtoie agréablement le rivage offrant une belle vue des différentes hauteurs qui surplombent la plage. Les petites embarcations de pêche, éparpillés sur le rivage à proximité du Douar de Oulad Amghar, témoignent d’une activité qui s’efforce à survivre et en l’occurrence la pêche artisanale.  En effet, les grands chalutiers transgressent généralement les lois en vigueur pour rafler les grandes richesses, dont regorge la cote, et ce au détriment des petits pécheurs artisanaux. 

    Avec une largeur de lit impressionnante, qui témoigne des très grandes crues en temps de pluie, l’Oued Amekrane traverse la commune de bout offrant ainsi d’autres possibilités pour la promotion de beaucoup d’activités et en l’occurrence le tourisme durable. 

    L’importance de la largeur du lit réside dans le nombre important d’affluents des différents massifs de la région et surtout celui de Bni Touzine.  

    En période de grandes pluies, l’Oued constitue un très grand obstacle entre les deux rives, créant ainsi d’énormes problèmes d’accessibilité pour différents Douars. 

    Les verges longeant l’Oued de bout en bout regorgent d’une petite agriculture légumineuse tes appréciée dans l’ensemble de la région. 

    Le massif de Dhar Oubarren, surplombant le centre de Boudinar, recèle une signification assez particulière. Le massif a fait l’objet de la première grande bataille contre l’occupation, avant celle d’Anoual. 

    En berbère, Dhar voudrait dire pic culminant et Oubarren perdrix. La montagne est située à 6 Km de la plage Sidi Cris ou les espagnols avaient implanté un poste. La montagne surplombe un passage très important à la vallée d’Ankour. En conséquence,  Dhar Oubarren constituait un point stratégique, qui permet à qui l’occupe la domination de l’ensemble de la zone. 

    En Mai 1921, qui coïncidait avec le mois sacré du Ramadan, Abdelkarim El Khattabi quitta la zone en direction de sa demeure à Ajdir et ce pour s’enquérir de la situation dans le reste du pays. Il laissa à sa place le combattant Abdessalam ben El Hadj Mohammed et le Fquih Ben Ali Boulahya.  

    Profitant de l’occasion, les espagnols se sont emparés un soir du même mois de Dhar Oubarren et ont implanté des tentes au sommet de la montagne. 

    Ne pouvant endurer cette attaque, les habitants de l’ensemble des tribus se sont mobilisés deux jours plus tard, pour reprendre ce point sous le commandement de Abdessalam ben El Hadj Mohammed et le Fquih Ben Ali Boulahya. La bataille fut rude mais avec succès pour l’ensemble des tribus locales.  


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